Le monologue de l’auteur, dans le silence en ligne des libraires

Espace commun

Autour de [déchaîner la chaîne (du livre)], par François BON, la parole de l’auteur.

De l’énervement et de l’impatience en raison d’un surgissement différé (les libraires en ligne, en présence et/ou en portail, une appropriation compliquée (2.0, frais de port…).

L’essentiel est ailleurs.

La librairie indépendante française ne s’incarne pas uniquement dans ces mêmes corps souvent cités.
La présence en ligne ne se réduit pas à une affaire de localisation de stock, de mise en réseau de savoir-faire, savoir-dire ou de prescription…

Pour qui s’intéresse à la question des représentations [dans la chaîne du livre], de la relation Auteur Libraire, l’auteur nous parle de(puis) l’Atelier, assumant dans cette prise directe avec l’autre une forme d’impudeur et/ou de brutalité. Et construit dès lors, un lieu du livre passionnant exigeant une certaine mise à nu.

Et dans cette relation là, l’auteur est entouré de e-silence, au delà du back-office des discussions de tournées des grands espaces.

Le passage en ligne est l’acceptation d’une invitation au dialogue, au bruissement [fracas] des échanges, à la controverse et à la création.
Le passage en ligne est aussi une affaire de territoire partagé, de son écosystème et de son économie.

En celà, l’Histoire du commerce du livre éclaire le contemporain.
Extrait de l’article [1026] de tierslivre.net

 

 

<…> Or les plus grands acheteurs des libraires sont aussi ceux qui pratiquent le plus les nouvelles technologies pour l’information, le contact direct à l’œuvre, que ce soit à titre privé ou en tant que prescripteur de collectivité (bibliothèques, enseignants). Ainsi, même les libraires qui n’ont pas installé de système de vente en ligne savent le poids que prend Internet dans la logique de proximité de leur magasin : venir centre-ville, se garer, trouver les heures compatibles avec nos propres déplacements et activités fait qu’on envoie un mail au libraire pour réserver le livre, qu’on passe prendre à la librairie. Si on a commandé le livre au magasin, c’est par mail que le libraire vous avertit de l’arrivée : en tant qu’outil de proximité et lien au public le plus direct de ce métier qui reste une activité de contact et de parole, le rôle du site de librairie se sépare de plus en plus des questions de vente en ligne auxquelles on l’assimile…

<…> Les libraires, de leur côté, doivent apprendre, et c’est pour cela que j’ai commencé en parlant du côté obsolète de la « chaîne du livre », que notre travail pour un Internet de littérature va dans ce sens : il ne s’agit pas d’une instance supplémentaire de critique littéraire, mais d’une mise en contact direct, qu’elle vienne de l’auteur lui-même (voir Vasset ou Chevillard), avec la matière-livre : si je parle de ma lecture de Stasiuk, il y aura mes propres voyages, mes autres lectures, un lien vers le site en polonais de cet auteur…

[Un peu plus tard dans le post] Au fil du net, je tombe par hasard sur cet écho qui n’a pas directement de lien avec le travail engagé par FB mais :

Mais, plus profondément, il y a un vrai manque de communication entre les libraires et les éditeurs, parce qu’il existe trop peu de structures de rencontres, trop peu d’occasions de se parler.

On devrait créer une structure de rencontre informelle, en dehors des instances représentatives, en dehors des salons, sans enjeu commercial direct, uniquement pour se parler.

De tels lieux ont existé. De tels lieux ont disparu.
Et le Web littéraire ne peut-il accueillir ce type d’échange ?