En guise de question « .on » ?

Espace commun

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Pour un projet culturel de Web littéraire

Poursuivre la discussion ouverte.
Rappel en guise d’extraits des reflexions émises sur Tiers Livre

 

Un site comme celui-ci peut-il compter sur ces nouvelles diffusions pour une circulation rémunérée, comme fournisseur ponctuel de contenus, d’histoires, d’images, parce qu’alors on passera de ce premier état brut d’auto-publication sur site à un statut édité, avec le même processus que pour le monde graphique ?

Et si le risque dans tout cela concerne la culture et l’imaginaire, à qui — sinon nous autres — la responsabilité d’affronter ces outils en tant que supports à cette culture, cet imaginaire et faire que notre ancienne exigence y reste vivante, et appel ?

Et si le collectif des revues et blogs d’ateliers littéraires pouvait constituer un univers culturel économiquement défendu ? Et si, la valorisation des dits-univers littéraires de création exigeait de notre part une proposition ? Pourquoi ?

Eviter d’exploiter allègrement les contenus produits par d’autres par la simple magie de l’agrégation automatisée des contenus ou des renvois d’ascenceurs ?
Ou éviter de contribuer à construire autant d’environnements formatés par les techniques du web marketing [vagabondage critique ici] ?

Proposer l’idée que des projets littéraire de création puissent être accueillis en résidence [ et garder leur autonomie totale] sur des sites ou espaces collaboratifs de libraires indépendants, en prolongement des espaces physiques choisis ?

melico aimerait donc travailler cette idée [ peut-être idiote, au fond] , penser avec d’autres ce type de projet culturel et son économie.
D’une part, car la fréquentation des espaces éditoriaux du Web littéraire de création nous est indispensable. D’autre part, car au delà de ces temps de vagabondage , il y a urgence à s’y engager.

De le compréhension de la notion de déplacement

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Rubrique [espace commun]

Nous vous conseillons la lecture de l’excellent texte d’analyse publié par Philippe Boisnard sur Libr-critique à l’occasion d’un colloque à la SGDL et intitulé [ L’avenir et le contenu de l’oeuvre par l’écrit – Médium et modalités de diffusion].

Ce texte éclaire la notion de déplacement [FB] de l’écriture vers ces espaces de création en ligne [sites, blogs, revues], les contraintes économiques du marché de l’édition papier écartant les auteurs d’une audience suffisante car disséminée sur un territoire physique mal couvert.

Sur le point de publier un second roman, une amie auteur m’indiquait qu’elle subissait une pression douce de la part de son éditeur afin de changer retravailler quelques parties de son texte. Texte difficile, donc, second roman, l’éditeur craint une diffusion difficile, une commercialisation relativement confidentielle. Classique.

Et bien que va t-il se passer alors ? Le texte connaîtra trois versions.

La version Privée inaccessible ou tapuscrit retraçant les corrections, les repentirs…

La version Livre « grand public » travaillée des remarques de l’éditeur, acceptant les concessions sur des parties d’écriture auxquelles elle tient.

La version Web publiée par l’auteur sorte de version d’auteur accessible aux lecteurs en ligne. [Nous vous indiquerons le chemin vers ce texte au travail.]

Les objets littéraires se déclinent donc en versions, hybridations ou strates successives adaptées aux différents modes d’appropriation .
Le libraire peut tracer ces versions pour le lecteur in-situ, cartographiant la matrice du texte, passeur absolu du texte papier choisi pour ce client unique au texte en ligne adressé à tous . Nous y reviendrons.

En attendant, voici un extrait de ce texte de Philippe Boisnard.

Le médium papier obéit du fait même de sa matérialité à des coûts de production qui sont liés aussi bien à la stricte matérialité, qu’à la production de chaque livre, qu’à sa diffusion (répartition dans l’espace géographique). Si on fait une matrice pour tous les exemplaires d’un livre (ce que l’on nomme le flashage) toutefois, chaque exemplaire devra être produit et ensuite diffusé, c’est-à-dire acheminé selon une répartition géolocale (l’exemplaire implique un coût propre en tant qu’unité produite). Depuis Adam Smith, on connaît le fonctionnement de ce type d’économie et en quel sens il n’est pas possible de diminuer indéfiniment les coûts d’une telle production. Un tel mécanisme lié à la matérialité a permis l’instauration d’une certaine forme de hiérarchisation aussi bien des maisons d’édition que des auteurs.
Sans même parler de qualité de maisons d’édition, ce qui me paraît souvent obscur en ces temps-ci, le désir de l’auteur (à savoir la maison d’éditions désirée) est souvent celle qui a une des meilleures diffusions au niveau géographique, médiatique, etc… A savoir celle qui peut assumer un coût important dans la production/diffusion et permettre potentiellement de toucher le plus de personne.
En ce sens, les petits éditeurs, qui sont nombreux en France, telles les éditions Hermaphrodite qui ont publié mon roman Pan Cake, sont immédiatement limités quant à leur possibilité de production/diffusion, quelque soit leur volonté. La limite est d’abord ontologique du fait de la matérialité de la chose, et consécutivement économique.

Face aux limites de diffusion et de production liées au médium, une partie des initiatives littéraires a bien compris tout l’intérêt du web, à savoir de passer par un nouveau médium intermédiaire pour la littérature. Ici le but n’étant pas d’inventer ou de réfléchir pour eux à ce que pourrait être une littérature liée au net, mais tout simplement de penser le web comme possibilité de contourner les limites ontologiques et économiques liées à la logique du support papier.

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